Equal-Gepetto - Etude de coûts évités par l'accueil en relais

Pour une approche prospective de l'accueil des enfants

Rapport de Jean-Pierre Quentin, décembre 2005

La garde d'enfant selon Gotlib

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Si la garde d'enfants est un enjeu pour les familles, elle l'est autant pour la collectivité - entreprises et Pouvoirs publics en tête - pour bien des raisons : changements socioculturels, mutations du travail, évolutions de l'organisation de la vie au niveau des territoires...

Les modes d'accueil classiques, adaptés aux cas standard d'organisation du travail, n'ont pas vocation à répondre aux situations "atypiques". Or celles-ci se développent fortement et affectent l'organisation sociale, par exemple en cas d'irrégularité ou d'imprévisibilité dans l'activité des parents. La question est importante pour les entreprises, par exemple s'il en résulte absentéisme ou moindre disponibilité au travail d'un parent soucieux pour son enfant - et ce n'est que la face la plus visible d'un ensemble de préoccupations, liées par exemple à l'employabilité, notamment celle des femmes, que les évolutions démographiques vont rapidement accentuer.

Pour les collectivités publiques, la question est d'autant plus sensible qu'elle ne se limite pas à la relation entre vie familiale et vie professionnelle : elle est liée à bien des composantes de la vie sociale en mutation - avec toutes les conséquences qu'il faut en tirer dans les politiques publiques. Or les changements en cause relèvent de tendances lourdes qui n'ont pas encore donné toute leur mesure et appellent un considérable effort d'innovation sociale.

Les solutions "simples" (par exemple l'ouverture jour et nuit des lieux d'accueil), outre leur coût prohibitif, répondent mal aux besoins. Il faut impérativement dépasser leurs limites et inconvénients, tels que : transferts nocturnes d'enfants, parfois sur de longues distances ; formules limitées aux moins de 3 ans ; "disponibilité mentale au travail" des parents affectée par les inconforts et aléas de ces solutions simplistes ; etc.

Par ailleurs, entreprises et collectivités sont associées dans de nouvelles formes de gouvernance, par exemple autour de préoccupations comme la dynamisation des territoires : la question des modes de garde, comme celle des transports collectifs, est à l'articulation de la conception traditionnelle du service public et d'une nouvelle approche des services à la personne.

En conséquence, un "dialogue à trois" s'impose entre familles, entreprises et institutions, dans un jeu collectif qui ne peut plus se limiter à une juxtaposition de relations deux à deux : collectivité-famille, employeur-employé, etc.

Les exigences de cohésion sociale rencontrent celles de performance économique des entreprises et territoires, fédérées et catalysées par une impulsion politique - dans le contexte d'une nouvelle donne culturelle. Qu'il s'agisse, entre autres, de promouvoir l'égalité des chances (personnes et territoires), de favoriser les équilibres professionnels, de stimuler l'emploi, de libérer la création économique, à commencer par la dynamisation du marché des services aux particuliers... l'approche expérimentée par le projet GEPETTO est et sera dans les prochaines décennies au cœur de lourds enjeux politiques, économiques, sociaux et culturels.

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